STOP A LA REPRESSION VIOLENTE ET AUX EXACTIONS A L’ENCONTRE DES COMMUNAUTES QUI CONTINUENT A DEFENDRE LEUR DROIT DE REFUSER LE PROJET BASE TOLIARA

 

Depuis le début des manifestations populaires contre le projet Base Toliara du 6 avril 2025 à Toliara, et du 27 avril 2025 à Benetse, force est de constater que l’usage excessif et indiscriminé de la violence par les forces de l’ordre pendant la répression de ces manifestations, ainsi que les violences, les actes de torture et les contraintes durant l’arrestation et la détention des manifestants tels que rapportés par les membres des communautés, sont désormais normalisées par ces forces de l’ordre qui les ont intégrés dans leurs pratiques usuelles.

Ainsi, les témoignages reçus prouvent que 250 membres des forces de sécurité sont actuellement mobilisés et occupent l’école primaire publique de Benetse suite à la manifestation populaire du 13 juillet 2025 contre le projet Base Toliara. A l’instar des manifestations d’avril 2025, les arrestations de cinq (5) personnes à Benetse ont été effectuées arbitrairement. Elles ont été placées en garde à vue depuis plus d’une semaineIl importe de souligner que ces personnes, dont un (01) mineur, ont été victimes de violences et d’actes de torture selon les membres des communautés concernées. Les personnes qui sont encore en garde à vue sont les suivantes :

1. Zartin François Mahasovy, dit Rezariky,
2. Anselme Mihantagna/ dit Jacquis, 15 ans,
3. Manovosoa Remonja dit Daola;
4. Rezaka dit Zakaria,
5. François Betely.
 
Les signataires du présent Communiqué dénoncent avec force ces pratiques qui sont en violation flagrante de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ratifiée par Madagascar, ainsi que le climat d’impunité qui prévaut non seulement pour les forces de l’ordre et de sécurité, mais aussi pour les promoteurs du projet Base Toliara dont les activités et leur imposition par la force sont à l’origine de ces violations flagrantes des droits humains et des normes sociales relatives à la gouvernance que tout projet minier se doit de respecter.
 
Nous exhortons les autorités compétentes à veiller d’urgence à ce que les actes de torture et les mauvais traitements entre les mains des forces de l’ordre fassent l’objet d’enquêtes approfondies, impartiales et indépendantes, et à ce que les auteurs présumés de ces mauvais traitements soient traduits en justice.
 
Nous attirons également l’attention des membres du corps diplomatique à Madagascar et des partenaires techniques et financiers sur les graves impacts sociaux du projet Base Toliara qui se manifestent d’ores et déjà, avant même la reprise effective de ses opérations minières.
 
En solidarité avec les communautés affectées par ce projet et les milliers d’habitants des districts de Toliara I et Toliara II qui les soutiennent, nous réitérons notre appel urgent pour :
• la libération immédiate et sans condition des quatre (4) personnes détenues arbitrairement ;
• l’arrêt de toute répression à l’égard des leaders du mouvement populaire d’opposition au projet Base Toliara et des manifestants qui les soutiennent ;
• la satisfaction de leurs revendications ;
• le respect des droits et libertés fondamentaux de toute la population Malagasy.
 
Antananarivo le 21 juillet 2025
 
• Centre de Recherches et d’Appui pour les Alternatives de Développement – Océan Indien (CRAAD-OI),
• Femmes en Action Rurale de Madagascar (F.A.R.M),
• Réseau des Jeunes pour le Développement Durable (R.J.D.D.),
• Fikambanan’ny Masikoro Arivolahy Antananarivo (FI.MA.)
• Fikambanan’ny Fiherena Manombo Mangoky (FI.FI.MA.MA.)