L’ETAT MALAGASY A L’OBLIGATION PRIMORDIALE DE GARANTIR LES DROITS FONDAMENTAUX ET LA SOUVERAINETE DU PEUPLE MALAGASY SUR SON PATRIMOINE NATUREL.

Depuis 2014, les communautés concernées se sont opposées au projet Base Toliara qui va porter atteinte à leurs droits fondamentaux et aura des impacts destructeurs et irréversibles sur les écosystèmes et la biodiversité unique de leur région. Leurs revendications ont toujours été basées sur des preuves et des réalités tangibles, notamment les expériences vécues par les communautés de Taolagnaro impactées par le projet Rio Tinto-QMM qui fait actuellement l’objet d’une poursuite devant un tribunal londonien pour des méfaits similaires à ceux pour lesquels la société Energy Fuels pourrait être incriminée lorsqu’elle mettra en œuvre le projet toxique Base Toliara.

Ces communautés ont toujours cru en la volonté de l’Etat Malagasy, en tant que garant de leurs droits humains, d’en assurer la protection et la primauté. Malheureusement, en décrétant la levée de la suspension des activités du projet Base Toliara lors du Conseil des Ministres du 27 novembre 2024, l’Etat Malagasy foule aux pieds les revendications de leurs droits fondamentaux par ces communautés, et les expose aux mêmes dangers mortels que les communautés de Taolagnaro impactées par le projet Rio Tinto-QMM. Lors des négociations avec les promoteurs du projet Base Toliara, il a choisi délibérément de sacrifier la souveraineté de Madagascar sur ses ressources naturelles et ses intérêts économiques au profit d’une société étrangère, au lieu de démontrer une volonté toute aussi farouche de protéger les droits et les moyens d’existence des communautés Malagasy.

Les communautés concernées et les organisations de la société civile signataires de ce communiqué tiennent à rappeler que pour le pouvoir exécutif actuel, autoriser la société Energy Fuels à exploiter la monazite pour produire des terres rares en plus de l’ilménite à Madagascar reviendrait indubitablement à faire des sites miniers concernés des zones de sacrifice afin d’assurer la sécurité énergétique et climatique de pays riches qui ont décidé de protéger leurs propres populations et environnements des effets néfastes de l’exploitation des terres rares, et de les externaliser sur les écosystèmes et les communautés concernés de notre pays.

Nous réitérons notre soutien indéfectible aux communautés concernées qui sont souveraines sur leurs richesses et ressources naturelles – en vertu du Pacte International relatif aux Droits économiques, sociaux et culturels ainsi que de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ratifiés par Madagascar -, et ne cessent de réclamer l’arrêt définitif du projet destructeur Base Toliara.

Antananarivo le 28 novembre 2024

  • Centre de Recherches et d’Appui pour les Alternatives de Développement – Océan Indien (CRAAD-OI),
  • Femmes en Action Rurale de Madagascar (F.A.R.M),
  • Réseau des Jeunes pour le Développement Durable (R.J.D.D.),
  • Fikambanan’ny Fiherena Manombo Mangoky (FI.FI.MA.MA.).