Contexte
La capacité des États à protéger les droits humains n’a pas évolué au même rythme que l’expansion de l’activité économique mondiale. Tandis que les entreprises ont obtenu des droits économiques accrus et un accès aux marchés élargis, les gouvernements ont échoué de plus en plus à trouver un équilibre entre le pouvoir des échanges commerciaux et le devoir des États de veiller à la protection des droits humains. Par ailleurs, dans le contexte des pays en voie de développement en général, et pour les régions rurales en particulier, la sécurité foncière est considérée comme une condition préalable nécessaire pour la réalisation des autres droits de l’homme internationalement reconnus, le développement et la réduction de la pauvreté.
Considérant l’envergure de l’exploitation minière et de la situation foncière à Madagascar, et tenant en compte la priorisation de l’intégration des Droits Humains dans le développement et la sphère économique au niveau mondial pour la période 2014-2017 par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH), le HCDH Madagascar a inscrit dans son plan d’action l’appui à la participation des détenteurs de droits dans la conception et le suivi des politiques publiques, des budgets et des autres initiatives dans le cadre du développement et des sphères économiques, plus particulièrement pour ce qui concerne l’alimentation, l’habitat, l’eau et l’assainissement, ainsi que les ressources naturelles telle que la terre.
D’autre part, les défis que Madagascar doit relever afin de remplir ses obligations envers ses citoyens en matière de droits économiques, sociaux et culturels, nécessitent le développement et la mise en œuvre d’une stratégie impliquant les principales parties prenantes à tous les niveaux. En outre, ces dernières doivent être capables de contrôler la mise en œuvre de cette stratégie pour la protection et la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels; de suivre les progrès dans l’application du Pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels (PIDESC), et ce d’autant plus que Madagascar a soumis son rapport au Comité des Droits Économiques, Sociaux et Culturels avec 17 ans de retard.
Les lacunes existantes aussi bien en matière d’application effective du PIDESC, que de mécanismes de surveillance et de reddition des comptes des obligataires au sujet des droits économiques, sociaux et culturels démontrent dans une large mesure le besoin urgent d’un Observatoire Indépendant des Droits Économiques, Sociaux et Culturels, où les informations y afférent pourront être collectées et rendues facilement accessibles, aussi bien à des fins de sensibilisation, de communication, de suivi et de contrôle, que de conception de politiques économiques, sociales et culturelles qui soient fondées sur des informations et des données fiables.
Les principaux domaines de préoccupation susmentionnés correspondent aux domaines d’intervention du CRAAD-OI, qui se trouve ainsi particulièrement bien placé pour jouer le rôle d’Observatoire des droits économiques, sociaux et culturels. En outre, la création de l’Observatoire répond à la demande en termes d’information, de communication, et d’éducation qui a été générée par la campagne sur le thème “Droits Humains, Foncier et Investissements” menée par le CRAAD-OI en partenariat avec le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme et des organisations de la société civile. En particulier, l’appui que l’Observatoire apportera à cette campagne permettra de faciliter la coordination des activités, de maximiser leurs impacts et de pérenniser leurs résultats.
L’Observatoire venant de créer son antenne à Mananjary, le présent atelier consiste à renforcer les capacités des membres de cette antenne régionale pour leur permettre de s’acquitter efficacement de leur mission de monitoring et de reporting en matière de droits économiques, sociaux et culturels.
Objectifs
- Rehausser la connaissance des membres de l’antenne de l’Observatoire à Mananjary sur les principes et standards internationaux relatifs aux droits de l’homme ;
- Doter les membres de l’antenne régionale des expertises nécessaires pour mener des actions de monitoring et de reporting en matière de droits de l’homme, notamment les droits économiques, sociaux et culturels ;
- Faire connaitre aux membres de l’antenne régionale de Mananjary les différents mécanismes de protection des droits de l’homme aux niveaux national régional et international.