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IL FAUT RENDRE JUSTICE AUX CITOYENS INNOCENTS DETENUS ARBITRAIREMENT ET METTRE FIN À L’IMPUNITÉ POUR LES MAUVAIS TRAITEMENTS ET LES ACTES DE TORTURE COMMIS A LEUR ENCONTRE PAR LES FORCES DE L’ORDRE

Depuis le début des manifestations populaires contre le projet Base Toliara, on constate une tendance évidente à l’usage excessif et indiscriminé de la violence par les forces de l’ordre, notamment pendant la répression de la manifestation du 6 avril 2025 à Toliara, et lors de l’affrontement du 27 avril 2025 à Benetse.
Ainsi, les témoignages reçus prouvent que les arrestations de six (6) personnes à Benetse ont été effectuées arbitrairement, car aucune d’entre elles n’a été arrêtée sur les lieux de l’affrontement.
Certaines ont été arrêtées dans leurs cases et sur le chemin du retour vers leur domicile. Cinq (5) d’entre elles ont été placées sous mandat de dépôt (détention préventive) après comparution devant le juge d’instruction près du Tribunal de Première Instance de Toliara qui a retenu la rébellion comme chef d’inculpation contre elles.
Les personnes qui sont actuellement en détention préventive sont les suivantes :
1. MAROLAHY Zelfa, paysan ;
2. FRÉDÉRIC Donatien, travailleur résident à Antananarivo qui était venu passer son congé à Benetse ;
3. MANJAKA Tiry Alphonse, enseignant FRAM à l’EPP de Benetse ;
4. MANANTENANDRAINY Thierry, habitant du fokontany Saririaka qui était venu à Benetse pour raisons familiales ;
5. NOLAVY Bob Disant, Paysan.
Il importe de souligner que ces personnes ont été victimes de violences au cours de l’arrestation, et d’actes de torture et de contraintes durant leur détention. De ce fait, aucune d’entre elles n’a pu recevoir la visite de ses proches ni même communiquer avec eux au cours de l’enquête préliminaire et pendant la durée de la garde à vue. En outre, aucune n’a pu demander à être assistée par un conseil juridique.
Les signataires du présent Communiqué dénoncent avec force ces pratiques qui sont en violation flagrante de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ratifiée par Madagascar, le non-respect de la présomption d’innocence et des droits de la défense, ainsi que le climat d’impunité qui prévaut pour les forces de l’ordre et de sécurité.
Nous exhortons les autorités compétentes à veiller d’urgence à ce que les actes de torture et les mauvais traitements entre les mains des forces de l’ordre fassent l’objet d’enquêtes approfondies, impartiales et indépendantes, et à ce que les auteurs présumés de ces mauvais traitements soient traduits en justice.
Nous attirons également l’attention des membres du corps diplomatique à Madagascar et des partenaires techniques et financiers sur ces violations flagrantes des droits humains liées à l’imposition par la force de la reprise du projet Base Toliara.
En solidarité avec les communautés affectées par ce projet et les milliers d’habitants des districts de Toliara I et Toliara II qui les soutiennent, nous réitérons notre appel urgent pour :
– la libération immédiate et sans condition des cinq (5) personnes détenues arbitrairement ;
– l’arrêt de toute répression à l’égard des leaders du mouvement populaire d’opposition au projet Base Toliara et des manifestants qui les soutiennent ;
– la satisfaction de leurs revendications ;
– le respect des droits et libertés fondamentaux de toute la population Malagasy.
Antananarivo le 01 mai 2025.
• Centre de Recherches et d’Appui pour les Alternatives de Développement – Océan Indien (CRAAD-OI) craad.madagascar@gmail.com ; http://craadoimada.com
• Femmes en Action Rurale de Madagascar (FARM) – farmmadagascar@gmail.com; https://web.facebook.com/farmadagascar
• Réseau des Jeunes pour le Développement Durable (RJDD) – rjdd.madagascar@gmail.com; https://web.facebook.com/RJDDMadagascar
• Fikambanan’ny Masikoro Arivolay Antananarivo (FI.MA)
• Fikambanan’ny Fiherena Manombo Mangoko (FI.FI.MA.MA).