Parlons RACINES

Contrairement au Japon qui est aujourd’hui à la pointe du monde moderne, Madagascar n’a jamais pu accéder à la modernité. Et au lieu d’être un acteur, le pays est aujourd’hui en train de subir passivement. Et pourtant, ces deux pays ont démarré en même temps. Ils ont presque la même histoire et la même démarche: la même méthode y a été appliquée:

  1. L’unification du pays ;
  2. L’introduction d’une religion universaliste et progressiste :
  3. L’introduction de l’industrie (XIXème siècle).

Pourquoi? Faut-il mettre cela sur le compte du christianisme? Il semble que, bien que chrétiens, les malgaches tiennent beaucoup à leurs racines et ne sont pas prêts à abandonner si facilement leurs traditions et leurs coutumes. Pourtant les japonais aussi, bien que très modernes, ont su préserver leurs traditions et c’est même le point essentiel et le moteur du développement du Japon.
Faut-il mettre cela sur le compte de la diversité et l’impossibilité de fonder une nation? Pourtant, c’est la diversité même et la différence entre les peuples qui est la raison d’être d’un pays. Les différentes ethnies ont du mal à s’entendre et à faire des choses ensemble? Ce n’est pas vrai. Les malgaches ont toujours eu la conscience d’etre reliés entre eux et se sont toujours engagés dans des luttes de libération et de souveraineté nationale.
Les malgaches sont-ils moins aptes que d’autres à assimiler la science et la structure de la société moderne? C’est faux. Nombre de grands scientifiques et de grands artistes sont malgaches et la culture malgache du XXème siècle connue du public international est elle-même très moderne.
En tout cas, si Madagascar et le Japon ont démarré ensemble, on peut dire que  l’un et l’autre ont foncé. Mais dans des directions opposées.

Pourquoi ce retard? Et pourquoi cet appauvrissement latent? Faut-il mettre cela sur le compte d’une résistance culturelle non-dite? Pourtant les japonais aussi tiennent beaucoup à leur sagesse ancestrale et ils savent aussi vendre leur culture. Donc n’est il pas temps de faire le point sur notre situation? N’avons-nous pas des racines profondes? N’avons-nous pas toutes les potentialités nécessaires? Devons-nous les garder jalousement? Ou devons-nous les donner naïvement aux premiers étrangers de passage? Faut-il créer et imposer nos propres valeurs sur la scène internationale ou attendre que les acheteurs viennent?

Voilà un champ de réflexion énorme. A chacun d’y répondre…