Fora Publics sur la Justice Climatique et les Droits de l’Homme

La crise climatique est multidimensionnelle : au-delà de ses impacts immédiats – sur la santé humaine ou sur l’environnement – elle a aussi un impact énorme sur les droits économiques, sociaux, civils et politiques, ainsi que sur le droit au développement.

Ceux qui en souffrent le plus sont ceux qui sont laissés pour compte : les femmes, les pauvres, les personnes souffrant de discrimination ainsi que les populations vulnérables.  Pour certaines populations Malagasy, la crise climatique compromet le fondement même de la dignité humaine. Elle menace leurs modes de vie et leurs moyens de subsistance, leur intégrité territoriale, leurs cultures et leur existence même. Les vulnérabilités croissantes dans tous les domaines de la vie – y compris l’eau, l’alimentation, l’assainissement, les infrastructures, la pêche et le tourisme – ainsi que la perte des habitations, ont déjà forcé de nombreux habitants du pays à quitter les terres qu’ils occupaient depuis longtemps.

Avec ses émissions de dioxyde de carbone de 0,1 tonne/habitant, qui sont parmi les plus faibles au monde, Madagascar a très peu contribué à la crise climatique.  Le pays est également un haut lieu de la biodiversité, qui comprend des écosystèmes très précieux et sensibles, gravement compromis par le changement climatique. Plus de 1 865 espèces sont menacées d’extinction selon la liste rouge mondiale de l’UICN, dont 80 % des espèces végétales et animales endémiques du pays. Selon le Global Climate Risk Index 2020, Madagascar est le 4ème pays au monde le plus affecté par le réchauffement climatique. Les événements météorologiques défavorables et autres risques climatiques menacent la survie de ses espèces animales endémiques uniques et d’un grand nombre de communautés pauvres et vulnérables représentant 80% de la population. Il s’agit d’une injustice flagrante.

Pour y répondre efficacement, il est nécessaire d’adopter des mesures immédiates, non seulement à l’échelle mondiale, mais également à l’échelle nationale, partant de la base et donc intégrant les communautés concernées, principalement les femmes et les jeunes, afin de protéger les droits humains de la population. Ce n’est que par une action puissante, coordonnée et transformatrice visant à soutenir les droits fondamentaux – tels que le droit à un environnement sûr, propre, sain et durable – que le droit au développement et le bien-être de tous pourront être assurés.

C’est dans cette optique que le CRAAD-OI, le Réseau des Jeunes pour le Développement Durable ainsi que le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme ont organisé des Fora Publics sur la Justice Climatique et les Droits de l’Homme les 24 et 25 septembre 2021.

 

Les objectifs étant de :

  • Sensibiliser le grand public et les autorités sur les impacts du changement climatique sur les Droits économiques sociaux et culturels, notamment les impacts disproportionnés sur les femmes, les jeunes et les populations vulnérables;
  • Sensibiliser le grand public et les autorités sur les injustices subies par les communautés affectées par les projets miniers et d’agri-business dévastateurs et à forte empreinte écologique ainsi que sur la légitimité de leur Droit de Dire Non, notamment dans le cadre de la crise climatique ;
  • Faire connaitre au grand public les politiques et stratégies nationales face aux impacts du changement climatique, ainsi que la position de Madagascar dans le cadre des négociations internationales, notamment la COP26 ;
  • Sensibiliser le grand public et les autorités sur les enjeux de la Justice climatique selon la perspective des jeunes, tant sur le plan international que pour Madagascar, en particulier.