Le passage du cyclone tropical Batsirai a provoqué des dégâts incommensurables dans plusieurs régions de Madagascar, en particulier dans les régions de Vatovavy et Fitovinany. Outre les pertes en vies humaines dans certaines zones, des milliers de personnes parmi les plus défavorisées ont perdu leurs maisons et tous les biens essentiels à leur vie et à leur moyens d’existence, y compris leurs cultures. Les femmes rurales sont affectées de manière disproportionnée par les impacts de cette crise humanitaire.
Le CRAAD-OI présente ses sincères condoléances aux familles qui ont perdu des proches et exprime sa profonde sympathie à l’égard de tous ceux et celles qui sont affectés par cette catastrophe. Nous leur avons manifesté concrètement notre solidarité dès le 11 février en apportant une aide d’urgence aux femmes rurales dans nos zones d’intervention des communes d’Antsenavolo, Andonabe et Vohilava dans le district de Mananjary.
Ces dernières semaines ont été marquées par la venue des représentants gouvernementaux et d’autres organismes nationaux et internationaux, dans les zones sinistrées, notamment à Mananjary. Cependant, en apportant nos contributions sur le terrain pour aider les femmes rurales des communes d’Antsenavolo, Andonabe et Vohilava, nous avons été informés que deux semaines après le sinistre, aucune aide n’est encore parvenue à ces populations rurales qui sont aussi lourdement affectées par la catastrophe naturelle que celles des zones urbaines.
A cet égard, et tout en anticipant l’éventualité d’un prochain cataclysme, nous exhortons l’Etat Malagasy à déléguer d’urgence la gestion et la coordination des aides humanitaires aux Communes concernées au lieu de tout centraliser au niveau des Régions, tant il est de plus en plus évident que celles-ci n’arrivent pas à gérer ces aides d’urgence aussi rapidement et efficacement qu’il le faudrait, alors que des milliers de vies sont en jeu. L’effectivité de la décentralisation fait partie des prérequis du développement de Madagascar, et s’avère tout aussi primordiale pour la protection des droits fondamentaux de la population, en particulier dans le contexte d’une telle crise humanitaire car l’efficacité des réponses d’urgence en dépend.
De surcroit, la décentralisation constitue une condition essentielle de la transparence et de la bonne gouvernance dans le cadre des réponses aux crises humanitaires, comme la Cour des Comptes vient de le signaler dans son rapport sur la gestion des aides reçues par l’Etat Malagasy pour la réponse à la crise du COVID-19.
Nous appelons également l’Etat Malagasy à apporter une attention particulière aux besoins spécifiques des femmes rurales qui sont particulièrement vulnérables dans ce genre de situation.
Antananarivo le 21 février 2022
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