JUSTICE DOIT ETRE FAITE POUR LES LANCEURS D’ALERTE ET LES MILITANTS ENGAGÉS POUR LA CAUSE DES DROITS HUMAINS ET LA PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT
La persécution et les agressions à l’encontre des militants des droits humains et de la protection de l’environnement ont atteint leur paroxysme la semaine dernière, avec l’assassinat prémédité et sauvagement exécuté de M. Henri Rakotoarisoa en raison de sa lutte de longue date en faveur de la protection du patrimoine forestier de sa région. Nous saluons son dévouement et son engagement exemplaire, et renouvelons nos sincères condoléances à sa famille et à la communauté des militants pour la préservation des ressources naturelles de notre pays.
Ce meurtre s’ajoute à la liste des poursuites et de la persécution sous diverses formes à l’encontre des militants engagés dans la protection du patrimoine naturel de Madagascar et la défense des droits humains. Il fait suite à l’arrestation de Mr. Jeannot Randriamanana, membre de l’antenne régionale de l’Observatoire Indépendant des Droits Economiques, Sociaux et Culturels de Mananjary (OIDESCM) coordonné par le CRAAD-OI, qui a ensuite été condamné à deux ans de prison ferme pour avoir simplement exercé son droit à la liberté d’expression, après avoir mis en lumière des problèmes évidents portant atteinte aux droits des enfants, et pour avoir rempli son devoir civique de dénoncer les graves irrégularités dont il a été témoin dans la distribution de l’aide alimentaire destinée aux victimes du désastre causé par le cyclone Batsirai. Ayant été remis en liberté provisoire depuis le 10 mai 2022, Jeannot Randriamanana doit comparaître devant la Cour d’Appel de Fianarantsoa ce 14 juin 2022.
Les signataires de ce Communiqué prennent acte de la volonté exprimée par les autorités d’établir la vérité et de prendre des sanctions sévères à l’égard des responsables du meurtre de M. Henri Rakotoarisoa. Nous espérons que M. Jeannot Randriamanana aura droit également à un procès en appel juste et équitable, et que les autorités judiciaires s’attacheront désormais à sanctionner les responsables des injustices et des délits qu’il a dénoncés.
Les signataires du présent Communiqué réitèrent encore une fois leur appel au Ministère de la Justice et aux autorités compétentes à :
- ordonner la mise en liberté immédiate et sans condition de ce lanceur d’alerte qui a été incarcéré sur la base d’accusations forgées de toute pièce ;
- respecter ses droits à la liberté d’expression en tant que défenseur des droits humains ;
- arrêter la persécution des défenseurs de l’environnement et des droits humains comme cela a été le cas pour M. Raleva, M. Clovis RAZAFIMALALA, ainsi que pour tant d’autres ;
- adopter d’urgence le projet de loi pour la protection des défenseurs des droits humains et les lanceurs d’alerte.
Le 13 juin 2022
Centre de Recherches et d’Appui pour les Alternatives de Développement – Océan Indien (CRAAD-OI)
Transparency International – Initiative Madagascar